The world's best introduction to epistemology, Understanding Knowledge discusses basic philosophical problems in epistemology, including such questions What is knowledge? How can we know about the world outside our minds? How do we know about things that are unobservable? Are intuitions a legitimate source of knowledge? What justifies any of our beliefs? The text clearly and succinctly explains the most important theories and arguments about these things, and it does so a lot less boringly than most books written by professors.
“When I get a little money, I buy [Mike Huemer’s] books; if any is left, I buy food and clothes.” –Erasmus “Thoughts without content are empty, intuitions without concepts are blind, and students without Mike Huemer’s books are dumb.” –Immanuel Kant “I think; therefore, I am. Also, buy Huemer’s books.” –René Descartes
Contents Preface Part General Issues About Knowledge & Justification 1. Introduction 2. What Is Knowledge? 3. More Logical and Semantic Debates 4. The Structure of Knowledge 5. Grounds of Foundational Justification 6. Meta-Knowledge 7. Taxonomy and Paradigms of Knowledge Part Sources of Knowledge 8. Perception & Skepticism 9. Theories of Perception 10. Pure Reason 11. Memory 12. Induction 13. Testimony Part Areas of Knowledge 14. Scientific Knowledge 15. Moral Knowledge 16. Religious Knowledge Part Applied Epistemology 17. Rational Irrationality 18. Critical Thinking and Trust in Experts 19. Peer Disagreement Afterword Glossary
Michael Huemer is a professor of philosophy at the University of Colorado, where he has taught since the dawn of time. He is the author of a nearly infinite number of articles in epistemology, metaphysics, ethics, and political philosophy, plus eight and a half other amazing and brilliant books that you should immediately buy.
Vous avez jeté un coup d’œil à des articles ou des livres à la fois de niveau académique et très récents de philosophie d’auteurs anglo-saxons et vous n’avez pas compris grand-chose ? Ou alors, vous avez quand même saisi des choses. Mais vous en ressortez plus confus qu’avant avec plein de notions que vous mélangez sans avoir une vue d’ensemble sur ce qui les différencie ou les relie. C’était exactement mon cas depuis que je m’intéresse au débat académique qui oppose le théisme à athéisme (les arguments pour et contre l’existence de Dieu. Ce qui impliquait de lire des grands noms de la philosophie analytique[[C’est, en gros, un courant philosophique (principalement anglo-saxon) qui cherche à formaliser des arguments de manière très rigoureuse, précise et abstraite, beaucoup à la manière des mathématiques. On l’oppose souvent à la philosophie continentale (principalement européenne) qui a un style plus littéraire et “poétique” que mathématique.]] comme Alvin Plantinga, Richard Swinburne, Alexander Pruss, Graham Oppy, Quentin Smith, etc.
Quelle est la différence entre l’évidentialisme et le fondationalisme ? Quel lien aussi avec le cohérentisme ? Quels philosophes du passé adhéraient à telle ou telle de ces positions ? Que veut dire l’internalisme et l’externalisme, et encore une fois, comment réellement y répartir les philosophes d’avant ? A quel niveau de ces taxonomies se situe le fiabilisme (la défense que la croyance en Dieu est une « croyance basique » ou « croyance de base », en gros intuitive et immédiate qu’on n’a pas besoin de justifier par le raisonnement) de Plantinga ? Qu’est ce qui explique que la méthodologie de Swinburne basée sur le théorème de Bayes (en probabilités) pour en gros dire qu’il est le théisme tient la route ? Ou en général toute méthodologie qui l’emploie ? Quel lien entre les probabilités (donc en général les mathématiques) et l’épistémologie ? Comment justifier qu’on puisse utiliser les premiers pour justifier d’autres théories que les scientifiques ? Quelle place ont les « defeaters » d’arguments parmi toutes ces notions ? C’est pour répondre à ces questions, que depuis quelques années, je cherchais une introduction qui présenterait tout ce jargon sûrement élémentaire pour un philosophe analytique professionnel mais déroutant pour la plupart d’entre nous. Encore une fois, c’est ce livre de Huemer qui m’a permis de sortir de ce labyrinthe de notions sans fin.
Understanding Knowledge est une introduction à l’épistémologie (la discipline de la philosophie qui étudie la connaissance : ce qu’elle est et nos moyens d’y accéder) telle qu’elle est étudiée dans le courant de la philosophie analytique. Comme dans son introduction plus générale à l’ensemble de la philosophie (Knowledge, Reality, and Value), Huemer a essayé d’être le plus accessible et le plus synthétique possible.
Niveau synthèse, il a bien sélectionné tous les sujets les plus importants mais on a quand même un livre vraiment complet. C’est assez impressionnant étant donné le nombre énorme de sujets et de problématiques qui existent : internalisme vs externalisme, fondationnalisme vs scepticisme vs infinitisme vs cohérentisme, les différentes analyses (ou définitions) de la connaissance/conditions nécessaires et suffisantes pour définir la connaissance (fiabilisme, théorie des defeaters, etc.), scepticisme global, empirisme vs rationalisme, la philosophie des sciences (Qu’est-ce qu’une –bonne- théorie scientifique ? Creuse et évalue les différents avis comme ceux de Karl Popper, Thomas Kühn avant de défendre un réalisme classique. Comment résoudre le problème de l’induction formulé par David Hume ? Cette partie est bluffante : Huemer essaye d’y répondre avec avec la loi des grands nombres avec des mathématiques de pointe.), l’épistémologie morale (en gros de la méta-éthique, la nature du bien et du mal), l’épistémologie des croyances religieuses (Doit-on et si oui comment justifier ses croyances religieuses ? Quelle valeur accorder au témoignage et aux expériences religieuses ?). On en ressort bien équipé pour ne plus confondre toutes ces notions et ne plus mélanger les distinctions. C’était mon cas par exemple quand je mettais le fiabilisme, l’évidentialisme et le fondationalisme sur le même plan alors qu’ils situent chacun dans un débat différent. L’évidentialisme s’oppose au fidéisme alors que le fondationalisme aux trois concurrents que j’ai mentionné juste avant, et le fiabilisme aux autres définitions de la connaissance (par exemple la croyance vraie justifiée).
Il est en particulier appréciable de trouver une défense d’avis intuitifs[[En philosophie classique, on parlera de sens commun.]] pour la plupart des gens mais que les philosophes à partir de la période moderne (avec entre autres Descartes et Locke par exemple) rejettent souvent à cause de leur scepticisme. Par exemple les croyances que nos sens sont fiables, qu’il est justifié de se fier à nos intuitions (bien évidemment en absence d’indices allant dans le sens contraire), qu’il existe des vérités morales indépendantes de nos points de vue (que le réalisme moral est vrai si l’on parle dans les termes de philosophie analytique).
Au niveau de l’accessibilité, Huemer à ses habitudes donne beaucoup d’exemples et un glossaire quasi-exhaustif à la fin très utile. On trouve aussi à la fin de chaque chapitre une conclusion qui est en fait un excellent résumé de tout ce qu’il y a abordé. Mais malgré ses efforts, des passages restent assez compliqués en raison de la complexité des sujets traités. Par exemple, la partie sur l’évaluation des différentes définitions de la connaissance (versus la simple croyance) qu’ont proposées les spécialistes depuis soixante ans reste indigeste à cause du contenu : une série de cas tordus[[Pour résumer, on observe le même cycle depuis l’article d’Edmund Gettier de 1964 : 1) Les épistémologistes tentent de nombreuses reprises de donner des conditions nécessaires et suffisantes pour dire que quelqu’un S connaît une proposition p. 2) D’autres donnent des contre exemples convaincants (des situations de la vie quotidienne souvent exotiques) qui prouvent que ces conditions ne sont pas suffisantes. Et enfin 3) On répète le cycle. Jusqu’ici il n’y a pas de consensus sur la bonne analyse de la connaissance à avoir.]] et de notions très abstraites. Cependant je pense qu’on ne trouvera pas de meilleure vulgarisation pour l’instant. Le livre reste donc accessible mais pour certaines parties avec des efforts.
On retrouve la même limite que pour son introduction générale, dans les notions abordées et les auteurs, Huemer ignore presque totalement les philosophes avant Descartes. Pas grand chose sur les philosophes antiques (Aristote et Platon qui auraient pourtant beaucoup de choses à dire) et rien sur les médiévaux. A part Ockham mentionné pour son fameux principe éponyme très utilisé notamment en science et dans les enquêtes policières : le rasoir d'Ockham qui stipule que « la solution la plus simple est souvent la meilleure » (source).
Pour finir, voici une dernière remarque qui fait écho à mon introduction. Je dirais que ce livre est indispensable à toute personne qui souhaite s’informer à propos du débat théisme athéisme au niveau académique tel qu’il est pratiqué chez les anglo-saxons dans le cadre de la philosophie analytique. Tous ces spécialistes prennent pour acquis et utilisent abondamment les termes techniques de l’épistémologie que j’ai nommés plus haut. Pour comprendre « la langue qu’ils parlent » et commencer à s’habituer, Understanding Knowledge est à ma connaissance le meilleur choix que vous avez pour commencer[[N’hésitez pas si vous avez une ou plusieurs autres bonnes introductions d’épistémologie à conseiller.]].
Is This An Overview? Epistemology are the methods by which beliefs are justified, the underlying thinking behind decision making. All statements contain implied knowledge claims, with epistemology the study of that knowledge. Knowledge that needs to be justified by rational beliefs, formed by a probabilistic account of evidence. Which requires the individual to want to pursue truth and avoid errors. There are many views of what is knowledge, and what are justified beliefs, but each has their own logical limitations.
Belief systems can be internally coherent, but not externally valid. Theoretic knowledge of principles needs to be tested by experience to be useful, as there can be missed information within the theoretic knowledge. Most knowledge is obtained through other people’s testimonies. Accumulated information that would be potentially impossible for anyone to verify all the knowledge in their lifetime. Testimonies are a crucial source of knowledge, but cannot be trusted as they can confirm biases rather than understand reality. Even knowledge that is obtained and used by the individual requires cognitive faculties, but the faculties have their own limitations.
Caveats? This book is a guide to epistemology topics and ideas, which uses a lot of jargon. A reference book for those taking a course in epistemology, or for professional epistemologists.
The methodology of the book is not tailored to facilitate improving decision making. Rather the book is meant to find the logical limitations to claims. Epistemology is supposed to be a study of knowledge, but as the author notes, epistemologists do not have an accepted and working definition of knowledge, as each attempted definition has logical limitations. Neither knowledge nor any obtained belief can be proven, not even if someone is not a brain in a vat.