La folie occupe une place privilégiée dans l’univers de Jacques Ferron. C’est que le docteur avait travaillé seize mois (1970-1971) comme omnipraticien au sein de l’hôpital psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu de Montréal. Volontairement affecté à la salle Sainte-Rita, section réservée aux «femmes folles» où il avait, dit-il, son «ciel» et ses «quartiers», il a côtoyé des êtres dysfonctionnels et fantastiques qui se trouvaient à la limite des personnages de fiction. L’immense conteur en lui a trouvé là une nourriture considérable qu’il transportera, avec une affection bienveillante, à travers toute son œuvre.
Ce recueil de quinze textes – récits, souvenirs, chroniques, choses vues et entendues – montre encore une fois comment la plume de l’intelligent docteur sert ici à saisir à bras le corps la misère et le malheur de vivre ainsi à l’écart du monde. La fêlure des femmes qu’il soigne pouvait-elle rejoindre la sienne propre ? Personne n’a oublié que Nelligan, à qui, plus jeune, Jacques Ferron a déjà rendu visite, y a passé des années sombres entre folie et oubli.
«Le pas de Gamelin», le texte inaugural, très largement autobiographique, est pour plusieurs l’un des moments forts de toute son entreprise littéraire.
In 1943 he enrolled as a medic in the Canadian Army. When relieved of duty in 1946, he settled in Rivière-Madeleine, Quebec.
In 1949 he moved into the poor working class area Longueuil-annexe.
In 1963 he founded the Parti Rhinocéros, which he described as "an intellectual guerrilla party". He also began to write for the magazine Parti pris. In 1969, he became a member of the Parti Québécois.