Baru

Il y a quelques temps, je posai à certains auteurs de bandes dessinées la question suivante:


 » Quels sont les 5 disques qui vous ont retournés comme une crêpe? »


Voyons ce qu'en dit le Président Baru


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« Honnêtement, la vraie claque, le pain dans la gueule primal, celui qui m'a laissé sans voix, c'est le « Laisse les filles » de Johnny Hallyday. Sur un 45T EP, avec une pochette en N&B. En mars 1960. J'avais 13 ans. Là, j'ai su que pour moi, plus rien ne serait comme avant. »


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« Puis, très vite , Les Chaussettes Noires sont arrivées, qui m'ont mis la puce à l'oreille: il y avait donc un monde au-delà des cités de Ste Claire, celui du rock des mecs dont les noms étaient au crédit de ce qu'ils chantaient. Mais je causais pas rosbif, alors j'hésitais à y aller. Et c'est un gugusse en cuir noir qui se roulait par terre, qui m'a fait franchir le pas. Je comprenais que dalle à ce que chantait Vince Taylor, mais j'ai pigé que je pouvais m'en taper. Ce type m'a inoculé la sauvagerie du rock'n'roll dans le sang. Je m'en suis jamais remis; « Twenty Flight Rock », bordel, t'as 14 ans, t'es cuit. »


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« Alors, je me suis jeté à l'eau, et je me suis gavé de trucs qui, même si, même à l'époque, c'étaient déjà des vieilleries. Richard, Cochran, Berry, Vincent Presley. « Mystery Train ». L'intro de Scotty More m'a mis la tête à l'envers, m'a marqué au fer rouge des intros-tueries. C'est pour ça que je préfère les Stones aux Beatles, à cause des riffs de Keith Richards. Même si c'est les Beatles qui m'ont ramenés au présent. « I Saw Her Standing There ». Bon dieu, qu'est-ce qu'ils jouaient FORT. Et ça cognait juste là où c'était bon. Mais le summum, pour moi, ce furent les premiers Who. « My Generation », ce putain d'OVNI, braillé, brutal, comme Vince Taylor, sans le médaillon débille. Ce truc me flanque encore la chair de poule. »


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« Plus tard, hélas, les années 70 sont arrivées. Fin de l'orgie. J'ai failli décrocher: trop de merde s prétentieuses, de musiciens jazzeux gonflants. Genesis, bon dieu, quelle daube! Emerson, Lake & Palmer, ampoulés, boursouflés, à gerber. Déprime, déprime et d'un seul coup: 1977! Merci, le punks, vous m'avez sauvé la vie.
Depuis, bon, mal an, ça bouge toujours. On vient de passer 10 ans pas dégueu. Tiens, un dernier pour la route, même s'il faut surtout les voir sur scène: The Jim Jones Revue. « Hey, Hey, Hey » , un hommage à Little Richard, pour boucler la boucle. »
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Published on March 21, 2011 00:44
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Manu Larcenet
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